La place, Annie Ernaux

Résumé :
Il n'est jamais entré dans un musée, il ne lisait que Paris-Normandie et se servait toujours de son Opinel pour manger. Ouvrier devenu petit commerçant, il espérait que sa fille, grâce aux études, serait mieux que lui.
Cette fille, Annie Ernaux, refuse l'oubli des origines. Elle retrace la vie et la mort de celui qui avait conquis sa petite "place au soleil". Et dévoile aussi la distance, douloureuse, survenue entre emme, étudiante, et ce père aimé qui lui disait : "Les livres, la musique, c'est bon pour toi. Moi, je n'en ai pas besoin pour vivre."
Ce récit dépouillé possède une dimension universelle.

Ce que j'en pense :
Ce très bref récit autobiographique d'Annie Ernaux sur sa relation avec son père, laisse entrevoir la difficulté d'écrire sur un des êtres les plus chers à soi dans une vie et pourtant souvent une des relations les plus difficiles, justement par la brieveté du récit, par des phrases souvent courtes, sans fioriture, quasiment brutes. C'est aussi l'émancipation de la femme, dans une période charnière de notre société. Et dans ce récit, c'est une triple rupture : celle avec un milieu, celle avec une culture, celle avec une génération. Et pourtant, tout ce que nous dit ce livre c'est aussi que la rupture ne se fait jamais vraiment complètement, que le lien reste là, très fort, au point que jaillit l'oeuvre bien des années après.
Un très beau moment, plein d'émotion.

Comments

[Agnès]

C'est un livre qui m'avait beaucoup touchée également. Le regard sur les parents et le nécessaire détachement du "nid" étaient décrits avec une justesse magnifique.